mercredi 8 juillet 2009

Sélection BigBlock : il y a quarante ans... On a marché sur la Lune !




Apollo 11 est la mission la plus spectaculaire et celle qui est resté dans la mémoire collective comme l’aboutissement de la conquête spatiale. Avec cette mission, la NASA avait rempli son contrat, à quelques jours seulement de l’échéance fixée par le président Kennedy en 1961. Cette volonté présidentielle d’envoyer un homme sur la Lune n’a d’ailleurs jamais été remise en cause par les présidents lui ayant succédé (Lyndon Johnson et Richard Nixon). Apollo 11 est l’aboutissement d’un rêve et dès que les USA se sont réveillés, l’Etat fédéral réduisit considérablement le budget de la NASA. Mais en ce 16 juillet 1969, tout le monde a les yeux braqués vers l’immense fusée Saturn V qui s’élève sur son pas de tir de Floride. Quelques jours auparavant, le 3 juillet, les Soviétiques ont tenté un dernier lancement d’un vaisseau Soyouz type 7K-L1A inhabité à l’aide d’une fusée N-1. Un quart de seconde après l’allumage des moteurs, l’un des moteur a une défaillance et la fusée explose, détruisant une grosse partie du pas de tir. Pour les Soviétiques, c’en est définitivement fini de la course à la Lune…. L’équipage d’Apollo 11 est composé de trois habitués de l’espace qui ont tous déjà participé à Gemini : Neil Armstrong est le commandant, Michael Collins est le pilote du module de commande Columbia et Edwin « Buzz »Aldrin le pilote du module lunaire Eagle. À 13H32 heure locale, les cinq moteurs F-1 de la fusée Saturn se mirent à rugir et, lentement, l'engin s’élève vers le ciel. Réglée comme une horloge, elle propulse l’équipage en orbite terrestre pendant une orbite et demi. La première partie de la mission est en tout point identiques à Apollo 10. Le 19 juillet a lieu l’entrée en orbite lunaire. Après avoir inspecté Eagle, Armstrong et Aldrin prirent les commandes et se séparèrent du CSM (Control and Service Module) dans lequel était resté Collins. Le LM (Lunar Module) resta quelques minutes à flotter au-dessus de la Lune, pendant que Collins l’inspectait sous toutes ses coutures. N’ayant observé rien d’anormal, le LM mit en route son moteur de descente. Très vite, Armstrong et Aldrin se rendirent compte qu’ils allaient alunir « trop long », leur descente un peu trop rapide risquant de les poser à plusieurs miles du lieu prévu. Tout d’un coup, une alarme retentit à bord et un voyant rouge se met à clignoter sur le DSKY (le display and Keyboard, le système de contrôle de l’ordinateur du LM). Le voyant indique « 1201 » signalant une avarie majeure. En clair, l’ordinateur central ne pouvait traiter les données, littéralement saturé tout simplement parce que le radar de guidage entre le LM et le CSM n’avait pas été déconnecté et continuait à fournir des infos inutiles au LGC (l’ordinateur central du LM). Au sol, on pensa annuler la mission car le carburant s’épuisait trop vite et il fallait absolument en conserver de quoi tenir 20 s en cas d’abandon de la mission. Dans le centre de Houston, l’angoisse était à son comble. Après un rapide tour de table, un jeune ingénieur de 25 ans, nommé Steve Bales, prit la décision de poursuivre la descente. Armstrong coupa le mode automatique et passa en contrôle manuel d’autant qu’en jetant un œil à l’extérieur, les deux astronautes virent que leur lieu d’alunissage était en fait un cratère au sol beaucoup plus rocailleux que prévu ! À 4 h 17 de l’après midi (horaire du centre Kennedy en Floride), Eagle se posa sur la Mer de la Tranquilité. Il ne restait plus que 30 s de carburant au moteur de descente DPS… Ce fut Aldrin qui prononça les premiers mots « Contact light » signalant qu’un voyant annonçant l’alunissage s’était allumé au tableau de bord. Armstrong enchaîna alors avec son fameux « Houston, ici la Mer de Tranquilité, l’Eagle a aluni ». Charlie Duke, qui dirigeait le CapCom de Houston lâcha dans un soupir de soulagement : « on respire à nouveau ici, pas mal de gars ont commencé à tourner de l’œil ». Il s’écoula encore 6 h 30 avant qu’Armstrong enfile son scaphandre et ne descende le long de l’échelle de l’Eagle et ne pose son pied sur le sol lunaire. Il eut cette phrase qui fit le tour du monde, relayée en direct par la radio et la télévision regardée par 600 millions à 1 milliard d’humains : « un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’humanité ». Il était 10 H 56 mn. Très rapidement, après avoir pris quelques clichés, il fut rejoint par Aldrin. Ils déployèrent un drapeau américain et le président Nixon put converser en direct avec les deux hommes qui se mirent au travail en utilisant le Early Apollo Scentific Experiment Package (l’ESAEP), un laboratoire permettant d’effectuer diverses expériences (un réflecteur laser dont le rayon était pointé depuis la Terre permit ainsi de mesurer la distance Terre-Lune le plus exactement possible). Une caméra fut mise en place et permit de retransmettre en noir et blanc les évolutions des deux astronautes qui trouvèrent qu’évoluer à la surface de la Lune était finalement plus simple que lors des simulations. En revanche, descendre et rentrer dans le LM était très délicat à cause du PLSS (Portable Life Support System), le sac dorsal contenant l’oxygène, le refroidissement et le système de communication du scaphandre. Ce « sac à dos » gêna les deux hommes. Ils récupérèrent 22 kg de roches lunaires puis après 2H30 d’activité, ils remontèrent à bord du LM. Ils se débarrassèrent de leur PLSS, des surbottes et d’un appareil photo Hasselblad. À 1h54 mn, le module lunaire de remontée fut mis à feu et rejoignit le CSM resté en orbite. Le LM fut largué et l’équipage commença son retour sur Terre. Ils rentrèrent le 24 juillet mais à cause d’éventuelles bactéries ramenées de la surface lunaire, ils furent isolés et mis en quarantaine. L’objectif du président Kennedy avait été atteint, tout juste cinq moins avant la fin de la décennie….

Texte : Francis Dréer, extrait de "Conquête spatiale - Histoire des vols habités", Editions ETAI. Crédits photo : NASA

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