
Les séniors de l'anneau

Mille bécanes… qui tournent

Entre une 200 Peugeot Motobicyclette de 1901 et la 500 MV Agusta de Grand Prix de Phil Read de 1973, il y a un monde… de technologie, de puissance, de chevaux, etc. Mais pourtant, autour, il y a autant… de monde ! Car c’est bien là la force de Moto Légende, réunir sur un même site des « vieux de la vieille » avec des minots de quelques années seulement. Ici, la passion se vit en famille. On est loin des concours de rupteurs des 24H du Mans ou les beuveries du Bol (ou l’inverse), Si les moteurs sont aussi en échappement libre, c’est parce qu’ils étaient comme ça à l’époque ! Et n’allez pas croire que les collectionneurs mettent leurs vieilles tiges sous cloche, à Dijon, le millier de motos engagées ont tourné, et plutôt vite par rapport à leurs performances. Pour d’évidentes questions de logistiques, d’homogénéité de vitesses et de sécurité, les engagés sont saucissonnés en séries.
La meute est lâchée !
De A à L, c'est-à-dire douze groupes de fous furieux qui font chauffer la fonte ou l’alliage en pré-grille avec ce coup de gaz rageur du mécano shooté à l’odeur d’huile brûlée. A tel point que stationner aux abords de l’endroit au cours des dix minutes qui précèdent le départ de chaque série exige a minima l’achat d’une paire de boule Quiès, voire d’un casque antibruit. Les commissaires de piste qui gèrent tout ce beau monde doivent perdre une bonne dose d’audition au cours du week-end, mais ils en redemandent pourtant. Comme ce connaisseur qui collectionne les autographes des pilotes sur sa parka orange fluo et qui ne cèderait sa place pour rien. Son rôle est d’ailleurs vital, puisque c’est lui qui libère la meute en ouvrant la grille qui donne accès à la ligne droite des stands. Le speaker de la manifestation a beau répéter qu’il « ne s’agit pas de courses, mais de simples démonstrations où chacun roule à son rythme », force est de constater que ça sent l’arsouille à plein nez, quelle


Celui qui remporta en son temps la coupe Kawa puis deux Grand Prix sur des Yamaha 250 et 350 à cadres Chevallier comme celle qu’il chevauche ici (une 350 de 1982) transpirait sous son Araï blanc et rouge. Et sous son intégral Lazer noir, bleu, rouge reconnaissable entre mille, Alain Michel, le champion du monde de side-car 1990 tenait aussi à rappeler qu’il a commencé sa carrière en solo. La 500 Rickman Metisse de 1968 qu’il pilotait ce week-end peut prouver qu’il sait encore tourner la poignée de gaz dans le bon sens. Pas très loin de là, Gérard Coudray, double-champion du monde d’endurance en 1984 et 1985 sur des Honda d’usine affichait un sourire de gamin en frayant un passage à sa magnifique CR 750 au milieu de la foule qui déambule dans le paddock. Guy Bertin, qui marqua l’histoire des GP français au guidon notamment de la 125 Motobécane (5 victoires entre 1979 et 1980) suivait de près Coudray, lui-aussi sur une Honda CR 750, version Daytona 1971, excusez du peu. Non, décidément, ces messieurs aux tempes grisonnantes sont restés de vrais gosses au guidon de leurs jouets magiques. Il n’y a guère que le flegmatique américain Steve Baker qui ait su garder son calme. Pour sa première participation aux coupes,


Pour le public, déjà rassasié par le bruit et par l’odeur de ces mécaniques, le plaisir est aussi dans l’accessibilité de ces stars. Combien Read et Sarron ont-t-ils accepté de séances photos ? Des dizaines. A combien de questions techniques, Bertin a-t-il eu à répondre au sujet des CB 750 qu’il restaure aujourd’hui « mieux que neuves » d’après un client inconditionnel ? Même « punition » fort bien acceptée par Hubert Rigal fournisseur assidu de machines rares sur les manifestations d’anciennes. Une conversation interceptée entre Sarron et un jeune admirateur résume bien l’ambiance décontractée des lieux : « tu sais à l’époque, ma moto de course elle faisait 113 chevaux, faut relativiser avec les monstres d’aujourd’hui ». Car si les pilotes sont sympas, le public l’est tout autant à Moto Légende. C’est une foule familiale qui déambule partout. Dans les campements des nombreux clubs représentés plantés du côté du gauche de la bretelle et du « S » des sablières, dans le village marchand, la bourse d’échanges où on trouve de tout et n’importe quoi, mais aussi et bien entendu dans le parc coureurs et dans les stands puisqu’ils sont,

Norton
La renaissance

Après bien des atermoiements, le serpent de mer Norton est donc bel et bien ressuscité grâce un mécène industriel britannique et c’est à l’occasion des coupes Moto Légende que l’importateur français exclusif de la marque mythique a tenu à lever le voile sur les nouvelles Commando. Car ce sont en effet trois déclinaisons de la 961 Commando qui composent la gamme. La première, en termes de tarif, est la Sport, proposée à 14 990 euros (en rouge sur le stand). Son twin parallèle culbuté embarque deux soupapes par cylindre et est refroidi par air et huile, ce qui ne l’interdit pourtant pas de satisfaire aux normes Euro 3 grâce à l’injection électronique et au catalyseur trois voies. Puissance revendiquée 80 ch à 6 500 tr/mn et un couple de 90 Nm à 5 200 tr/mn. Le châssis est en acier tubulaire, avec réservoir d’huile intégré. Les suspensions Ohlins avant/arrière et des pneus de dimensions sportives. Embrayage hydraulique, boîte à 5 rapports, réservoir d’essence 17 litres et un poids à sec annoncé de 188 kg. La version Cafe Racer grimpe à 16 790 euros mais embarque une fourche inversée de 43 mm, toujours Ohlins, un saute-vent et des guidons bracelets. Enfin, la version Special Edition (SE) s’affiche à 18 590 euros mais fait une boulimie de pièces carbone, à commencer par les jantes BST Carbone, mais aussi le garde-boue avant, la protection de chaîne, le lèche-roue arrière, le support de plaque et le support de phare.
Importateur exclusif
Paradise Motorcycles
Tél. 01 47 66 19 19
Texte et photos, Michel Ebran
C'est fantastique
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